Burning Man

Black Rock City, NV, USA

par Rosemarie Desmarais et Simon Beaudoin - 6 octobre 2025

~ Un burn pour mamie Réjeanne~

Il y a tellement de choses qui se passent dans un burn que c’est difficile de se rappeler de tout et surtout, facile d’oublier tous les petits détails qui en font une expérience si unique. Cette année il s’est passé des choses importantes que nous souhaitons pouvoir revivre et partager. Ceci est donc une petite fenêtre dans notre univers au Burning Man de 2025.

Sim et moi nous sommes rejoints à San Francisco. On est arrivé à quelques heures d’intervalles à l’aéroport. Sim arrivait d’Europe, où il revenait d’assister à une conférence sur la pollution du plastique après un été à Stanford. Moi j’arrivais de New York après avoir passé l’été au Québec proche de ma famille à prendre soin de mes deux grands-mamans adorées qui sont en fin de vie. On a retrouvé Mrs Robinson, notre van adoré, et nos amis de la famille Rose Scott à Bolinas.

On a passé quelques jours en leur excellente compagnie et on est partis vers le Lake Tahoe pour une petite aventure durant laquelle on s’est activement préparé pour le burn. Il y a beaucoup de choses à prévoir, on sera auto-suffisants pour plus de 7 jours dans le désert.

 

Samedi 23 août 2025

On se réveille dans la forêt et au pieds des montagnes près de Tahoe. On prend une marche entre les grands arbres avant de se mettre en mode préparation.

On prévoit les repas, l’eau, les costumes, l’équipement pour les tempêtes de sable… On commence à voir quelques burners en faisant nos commissions à Tahoe, ça promet !

On prend la route en début de soirée et on s’arrête dans des hot springs incroyables sur la route. On prend un long bain chaud remplie d’eau avec des minéraux précieux, propre et minéralisé pour se pointer au burn.

On arrive dans la file pour entrer à Black Rock City à 12:30 am, quelques minutes après l’heure d’ouverture des portes au grand public.

Dimanche 24 août 2025

Une grosse tempête de sable dans le désert samedi en fin de journée, un « complete white out », a forcé la fermeture de la porte : il y a donc du retard pour entrer. Entre 1 am et 8 am on avance environ de 20 mètres toutes les 20 minutes pour atteindre la porte d’entrée. On s’alterne pour dormir et conduire. On arrive à la gate scraps comme tous ceux qui nous entourent; certains témoignent leur insatisfaction, d’autres admirent l’étendue du désert.

8 :30 am : On arrive finalement à la gate. Un monsieur qui contrôle les voitures vient à notre rencontre et nous pose des questions. Jour de chance, on se fait envoyer à la sécurité et on doit attendre qu’une équipe spéciale viennent confisquer le drône de Sim pour une semaine. On trip so far (haha).

9 :00 am On entre au festival. Notre greeter est super gentil, calme et accueillant. On s’installe aux coordonnées 8 :15 & I après avoir rencontré Mikey Mike, un burner d’expérience et quelques ami.es de son camp. Black Rock City est organisée comme le cadran d’une horloge.

On se recharge quelques heures – dodo et repas. Il fait TRÈS chaud.

Tout le monde se remet de la tempête de la veille. Les camps ont été détruits. Les gens sont un peu traumatisés et nous racontent comment ils devaient tenir des pôles pour éviter que tout s’écroule.

2:00 pm: Sim part à la rencontre de deux nouveaux voisins qui essaient d’installer une énorme bâche sur leur campeur. Ils s’appellent Griffin et Joaquim, ils viennent de Denver, au Colorado. Ils nous invitent à nous stationner proche et partager la bâche. Ça va nous aider pour la chaleur et le soleil qui tape tellement fort.

5:00 pm: On part faire un premier tour à vélo. On se dirige à The Man. La ville est construite comme un cadran d’horloge, avec des rues circulaires entre 2 :00 et 10 :00, des rues transversales de A à K, un centre énorme autour duquel sont positionnés de très nombreux camps, comme partout ailleurs. Au centre et de 10 :00 à 2 :00, c’est des œuvres d’art, structures et véhicules modifiés spectaculaires qui circulent partout. The Man est pile au milieu du cadran.

Il y a déjà beaucoup de monde. Ça s’installe partout, un village qui prend forme et de l’ampleur.

On arrive à The Man qui en est à ses derniers instants de construction. On dit bonjour à deux bénévoles, qui nous invitent aussitôt à nous retourner pour voir une tempête approcher derrière nous. Nul doute, un mur de sable arrive se dirige droit sur nous. En une question de seconde, elle sera déjà probablement sur notre van. On n’est vraiment pas prêts pour ça. On capote un peu parce qu’on a laissé certaines petites fenêtres ouvertes dans Mrs. Rob. On a à peine le temps de mettre nos lunettes et foulards qu’on ne voit plus un mètre devant nous.

Sim et moi restons proches et calmes. On se met dos au vent. On décide d’attendre un peu, voir si ça passe. Ça ne passe pas. Impossible de s’orienter. On finit par se résoudre à rester près du Man. On  passe sous la clôture et on se réfugie sous sa structure de bois.

On trouve une espèce de petites pièce complètement à l’abris du vent, qui est en fait un minuscule salon avec des chaises royales, plusieurs livres anciens et des œuvres d’art magnifiques qui symbolisent un futur régénéré. Ils sont une expression magnifique du thème de cette année, Tomorrow Today—“une invitation à imaginer et à manifester l’avenir par l’art, l’innovation et l’action collective, incarnant le « protopianisme » en mettant l’accent sur le progrès graduel et la mise en œuvre d’idées prototypes pour un avenir meilleur” (Burning Man, 2025).

 
 

Après un bon bout de temps, on se fait inviter par les artistes ayant construit the Man dans la petite pièce au centre de la structure de bois sous le Man, dans laquelle ils sont tous réfugiés. Ils viennent tout juste de terminer, ça fait 3 semaines qu’ils ont commencé la construction et ils sont une vingtaine. On est bien impressionnés par leur créativité et par l’ampleur du projet qu’ils ont réalisés. Difficile de croire que ça brûlera dans quelques jours à peine.

On réussit à se rendre à Mrs. Rob environ deux heures plus tard. Il y a des éclairs autour de nous durant notre retour. Ce qui devait arriver arriva; notre van est r.e.m.p.l.i.e de poussière. On prend notre courage à deux mains et on nettoie tout. Chaque armoire, le lit, le sol, tout. Pas question de vivre comme cela toute la semaine.

Cette première journée dans le désert nous aura déjà appris plusieurs leçons importantes: ne jamais sous-estimer la chaleur du soleil, ne jamais quitter la van sans prendre toutes les mesures nécessaires pour être prêts pour des tempêtes soudaines et avoir tout notre équipement avec nous.

Lundi 25 août 2025

Au réveil, on prend le temps de se cuisiner un excellent déjeuner, de pratiquer le yoga et de s’offrir un good chilling time. On essaie de mieux cultiver notre bien-être mental et physique en festival :) C'est un des avantages de vieillir; on est plus expérimentés sur comment faire la fête pendant plusieurs jours d’affilés sans se briser. Pour ma part, un gros défi est de prendre le temps de me reposer.

On prend des repères. On visite pleins de campements dans notre quartier, notamment des friperies, un encan de chapeaux, une balançoire exceptionnelle à 4 sur laquelle on se fait des amis, on mange des grilled cheese à un camp canadien où on rencontre des gentils vancouverites, on se fait faire des massages de pieds, on médite en groupe… On va aussi à Main Camp, un gros camp avec des divans, du wifi, pleins de gens qui donnent des trucs cool ou exposent des œuvres d’art, une scène de conférence…

On explore le désert. On découvre “Rose Wonders”, réalisée par Thomas Dambo, qui devient tout de suite et restera notre oeuvre d’art coup de coeur.

 
 

En début de soirée, on retourne au campement manger une salade de pêches et burrata—le luxe—puis on fait du storm watching. On pogne un peu peur quand le ciel devient gris foncé. Finalement tout est chill et on part faire le party. C’est déjà la nuit, mais ici tout ne fait que commencer.

Toute la nuit, on continue d’aller voir pleins d’autres œuvres d’art éparpillés dans le désert. On admire toutes les choses magnifiques, impressionnantes et inspirantes partout autour de nous, les campements et les scènes d’artistes, les lumières sur les vélos de tout le monde, les art cars qui sortent d’un peu partout et on toutes les formes inimaginables. On visite pleins de party différents. On danse sur d’excellents dj set montés sur d’énormes camions seize roues modifiés qui ressemblent à des Transformers. On s’amuse. Nos vélos sont nécessaires pour se rendre aux différents campements, œuvre d’arts et scènes sur la playa. On fait des longues rides et ce n’est vraiment pas toujours faciles dans la grosse poussière. On est fiers de nos vieux vélos tiennent la route—mais on sortira définitivement avec des jambes entrainées.

Au petit matin, on va sur la plateforme de The Man et on y reste un long moment à observer l’effervescence partout autour de nous et écouter les dizaines de musiques qui jouent les unes par dessus les autres. On est dans une énorme fête foraine pour adultes. Ça n’arrête pas. Toutes les lumières sont hallucinantes dans la nuit sombre du désert. C’est gigantesque. C’est fou.

Mardi 26 août

Self care matinal (gros déjeuner, yoga, lecture, café) après une tentative de long dodo interrompue par la chaleur. Éventuellement, on part en exploration de campements. On fait pleins de petits arrêts. Tellement un drôle d’univers—les gens nous offre du café, des câlins, des séances de sport, des toasts, des pratiques de yoga…

À Main Camp, je parle à papa Alain, qui annonce que mamie Réjeanne, qui est aux soins palliatifs à l’hôtel dieu a décidé de la date de son départ. Ce sera jeudi. Ouf, grosse nouvelle, même si il fallait s’y attendre. Une grosse tempête de pluie éclate. On se cache un peu. S’organise autour de nous des combats spontanés de lutte dans la boue. Un arbitre se présente ! Les gens se font engouffrer d’huile pour ensuite se battre, certains sans vêtements. Ça fait bien rire.

On revient à la van. On médite un peu. La nouvelle de mamie nous a mis un peu down et c’est prévu qu’il y ait une grosse tempête de pluie.

Tempête il y a. Il pleut pendant environ 3 heures et ça laisse le sol de la playa entière bouetteux. Ça colle sans bon sens; les sandales et les roues de vélo se ramassent énormes et très lourdes. Impossible de bouger, pour personne.

Il n’y a pas de gros party ce soir là, tout le monde est au campement. Les gens font la fête chez eux. On chill un peu avec nos voisins puis on en profite pour dormir tôt et économiser des forces pour toutes les soirées à venir. Ça fitte avec le mood du jour plus introverti et en deuil.

Mercredi 27 août

Le soleil plombe, comme tous les jours et je porte mon foulard jaune avec des scriptures sur la tête pour aller aux toilettes chimiques le matin. On croise un Rishi-un sage d’origine indienne—qui dit “Ram Ram Ram” en apercevant mon foulard. Je lui répond '“Ram Ram Ram” et lui souhaite une belle journée. Ça fait drôle de croiser un Rishi ici, on en rencontre très rarement ailleurs qu’en Inde. Il faut bien être à Burning Man. Je me demande ce qui l’amène ici.

Plus tard dans la journée, on a la chance d’avoir une belle conversation Facetime avec mamie. Elle nous parle d’impermanence, de liberté et de lumière. Elle n’a pas peur, elle est légère, accomplie, sereine. Elle est l’ange qu’elle a toujours été.

Après avoir raccroché, on décide de se rendre au temple pour la première fois. C’est très chargé, beaucoup de gens sont déjà venus honorer leurs êtres chers en écrivant des mots ou collant des photos sur les murs. Au centre, les gens prient, méditent, pleurent. La structure de bois est incroyable. On écrit un poème pour mamie et on s’assoit un bon moment pour laisser les larmes couler.

On vient ensuite se reposer au camp, manger, pratiquer le yoga et tirer de cartes d’oracle pour mamie. Rose tire une carte qui s’appelle “The Wishing Well” et qui parle de laisser aller, de reconnaissance, de joyaux karmiques et de surprises inattendues. Sim tire une image qui ressemble à elle comme deux gouttes d’eau et s’appelle “The Water Oracle”. La carte parle d’habiletés psychiques et de visions. Des larmes coulent, on ressent pleins de grosses émotions en même temps.

 
 

On commence notre soirée au coucher de soleil. C’est absolument magnifique. Le ciel se donne en spectacle et on ne peut s’empêcher de penser à mamie qui se prépare à quitter son corps et rejoindre cet infini mystérieux. On passe un moment magnifique avec une œuvre d’art de deux personnages robotiques immenses qui se tendent la main. Il y a un mutant véhicule qui donne un party, c’est surréel avec le ciel multicolore et la poussière dans l’air.

On va ensuite à un party énorme à un art car qui crache de la grosse musique. On apprend que le DJ est Black Coffee ! C’est vraiment très bon, on trippe !

La nuit est encore jeune pour burning man. Ça continue dans un temple hindou; le campement Viveka qui offre un salon de thé indien où on assiste à un spectacle de musique traditionnelle. Trois musiciens jouent du sitar, du tabla et de la flute avec une intensité contagieuse. C’est envoutant. Mamie fait sentir sa présence.

On passe une bonne partie de la nuit à explorer des œuvres d’arts. On passe un moment magnifique à un temple zen, on joue de la musique, on se fait de nouveaux amis, on fait encore beaucoup de kilomètres à vélo.

On se ramasse au Ashram Galactica, qui deviendra une de nos tentes de soirées préférées. C’est la jungle là dedans. La musique est tribale et ça danse en transe. On se laisse emporter. C’est une soirée historique. Un party intemporel. On vient dormir quand il est l’heure de se lever.

Jeudi 28 août 2025

Le réveil est lent. Beaucoup de pensées et d’émotions pour mamie. Une dernière visite à main camp pour obtenir du wifi permet un dernier appel à mamie, qui est installée confortablement dans sa chambre avec tous les membres de la famille. Elle rit, raconte des blagues, envoie des messages pleins de sagesse et de profondeur. Elle est toute là. Pourtant, son départ est prévu dans moins de vingt minutes. Nous avons la chance de lui parler et de la voir une dernière fois. Nous lui disons aurevoir, merci et lui disons que nous l’aimons pour la millième fois. On dirait un ange. Tout est lumineux. Elle est sereine. Prête pour le grand voyage.

Sitôt raccrochés nous voilà sur nos vélos en direction du temple. On est sur une mission; mamie nous a demandé de l’aider à se libérer. On s’installe sur un banc face à face et mains dans les mains. Nos yeux se ferment et se réouvrent seulement 3 heures plus tard. Tout ce temps, on a médité, prié, pensé à mamie pour l’aider à se propulser dans le ciel. Il y a beaucoup d’action autour de nous; des marteaux qui cognent sur des clous pour accrocher le portrait d’êtres chers, des gens qui pleurent, qui écrivent, qui prient… Mais par le miracle de mamie, on reste concentrés. À un moment, tout s’illumine derrière mes yeux et ma tête se remplie de spirales pétillantes tournillant vers les cieux.

On ouvre les yeux en même temps. On s’échange un sourire rempli de larmes. Mamie est partie.

On roule doucement jusqu’à la van. Tout est pareil, mais tout est différent.

Vers 19h, on retourne au temple afin d’y voir le coucher de soleil. On nous a informé qu’une méditation collective autour d’un énorme gong est prévue à cette heure. Le temple et la van sont les deux endroits où nous avons envi d’être aujourd’hui.

C’est rempli et très chargé en émotions. On est heureux et surpris de voir que le rishi d’hier matin est installé au centre du temple. Il médite juste à côté du gong. Il est l’invité d’honneur. Son aura est très puissante. Le calme est intense. Tout grouille autour de nous, on entend des musiques résonner de partout et pleins de bruits de moteur, mais il ne bouge pas d’un poil pendant très longtemps. Son âme semble ailleurs.

S’en suit une prestation d’harmonium. Là ils sont en train de m’avoir. Mes émotions sont à vif et je vois que Sim aussi. Le son de l’harmonium nous fait sourire. Tout se temps, le rishi est demeuré en méditation.

Le rishi ouvre les yeux. C’est la fin. Quelques personnes s’avancent pour le saluer. Sim m’encourage à aller le voir et m’accompagne. Je suis en pleurs et stressée. On s’approche et on se met à genoux près de lui et je marmonne deux trois mots incompréhensibles. Je m’apprête à réessayer de lui expliquer pourquoi je suis si émotive quand il plonge ses yeux dans les miens. Ça me clôt le bec direct. Je suis bouche-bée par la profondeur de son regard. C’est le cosmos, l’amour infini. C’est électrique, multidimensionnel et à la fois surréel et réel. Son regard se pose ensuite sur Sim qui lui aussi connecte aussitôt. Puis, on voit une expression de surprise sur son visage et on comprend qu’il vient de reconnaitre mon foulard jaune (que je porte toujours). Il sourit et dit: “Ram Ram Ram”. Je souris aussi et je dis “Ram Ram Ram”. Il replonge son regard dans le miens, cette fois ci avec une chaleur qui m’enveloppe.

En sortant du temple, on se laisse guider intuitivement, jusqu’à ce qu’on arrive une structure d’art. C’est une pyramide ornée d’un colibri. On entre et on apprend qu’on est à l’intérieur de la Fire Hummingbird Pyramid. C’est écrit: “Here, we honour our ancestors and those who have departed. In the tradition of Dia de los Muertos. fire opens the pathways and memory becomes light. The hummingbird, messenger between worlds, carries our words to the wind and to the hearts of those we love.” On écrit un mot pour mamie qui sera lancé dans le feu lorsque le temple brulera dimanche prochain.

Vendredi 29 août 2025

On se lève à 3h38 am.

On traverse la playa au complet en vélo pour se rendre à l’esplanade 2:00. On se dirige vers des montgolfières et on danse sous une pyramide avant de se rendre au bout de la playa pour observer le lever du soleil. Un camp sur roue arrive et s’installe pour servir des déjeuners et cafés aux sunrise lovers. Deux français s’introduisent à nous en remplissant notre coupe de vin maison, délicieux ! On passe un bon moment avec eux durant le levé du soleil.

On va à une scène qui joue au milieu du désert. On se fait prendre en photo par un burner avec son polaroid. On rencontre Élodie !

On se déplace vers une autre scène, celle avec les dragons !  Il y a quatre voitures qui font un carré et font un gros party. Les dragons sont énormes et crachent du feu ! C’est malade. On rencontre Archie, Hannah, Julia (Candy) et Kyle. On pense un très bon moment tous ensemble à danser. Ils sont trop cute, tellement gentils. On fait une belle connexion avec eux et on s’amuse à danser et jaser. Julia et Kyle habitent à Vancouver !

On retourne au temple. On médite. Sim aperçoit une libellule posée dans l’ouverture du temple qui pointe vers le ciel. Elle semble observer ce qui se passe à l’intérieur de cette structure étrange.

On va à l’extérieur écouter la philharmonie qui joue des pièces de musique classique. C’est magnifique. Tous les musicien.nes sont habillés dans leurs tenues du burn, ça rend le tout un peu historique. On voit la libellule assister au spectacle et faire des allers retours au-dessus de la foule. C’est mamie en visite.

On visite des œuvres d’art.

On rentre au campement pour se reposer en prévision d’une grosse soirée vers 11h am.

On quitte le campement vers 10h pm. Nos voisins nous ont invité à les joindre au party du camp Bisous donc on se dirige là. La tente est immense. Nos voisins nous repèrent quelques secondes après être entrés

Le Dj set est excellent. La tente est pleine de monde sur le gros party. Il y a beaucoup d’énergie dans l’air. On danse et se fond dans l’atmosphère endiablée.

Rose trouve une fille en bad trip à l’extérieur des toilettes chimiques. Elle l’aide un peu puis va rejoindre Sim. On retourne voir la fille ensemble et on trouve deux canadiens et deux australiennes avec elle. Ils sont tellement gentils. Ils la prenne sous leurs ailes.

On part en vélo pour essayer de retourner à la tente de l’Ashram Galactica. Juste avant de partir, Sim demande à deux filles comment va leur soirée et l’une d’entre elle nous indique être à la recherche du hidden tea room, moment fort de ses deux burns précédents.

On part sur la même mission qu’elle lorsqu’on constate que que l’Ashram Galactica est fermé.

Quelques instants plus tard, on trouve une tante adjacente à Bisous et on entre part une petite porte de côté cachée. Si tôt la porte franchit, on se retrouve dans un lieu exquis et décadent; une petite tente ronde à l’intérieur de laquelle il y a environ 40 personnes. Il fait très chaud.. Il faut Les lumières sont rouges et basses. Il y a une énorme image de Confucius qui est accroché au centre. Le dj set est au centre et sur le sol. Le dj assis les jambes croisées combine saxophone et musique électronique. Il est accompagné de son ami debout à la guitare. La musique est enivrante. Les gens dansent sensuellement. Il y a des gens assis au fond autour de tables basses remplies d’alcool, de pamplemousses délicieux et de thé japonais.

On passe un moment mémorable. Le temps s’arrête. On danse pendant des heures.

On part quand le set se termine. On prend nos vélos et on va explorer différentes scènes et œuvres d’art sur la playa.

Un papillon vire-volte autour de nous en plein milieu de la nuit alors qu’on marche avec nos lumières. Ça dure quelques instants, mais on le voit tous les deux. Ça nous fait chaud au cœur de sentir la présence de mamie.

Fast forward – il est 6h du matin et on regarde le soleil le lever au bout de la playa accompagnée d’une burner qui joue de la harpe. C’est splendide. On est tellement biens. Quelle nuit merveilleuse.

On va voir une fille acrobate marcher sur un fil super haut suspendu entre deux grues au dessus d’un dj set. C’est impressionnant de la voir si haut avec le lever du soleil derrière.

 
 

Il est 8 :30 du matin, on va se reposer au campement.

Samedi 29 août

On check le coucher de soleil.

On check le feu.

Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde, d’énergie et de musique forte.

C’est trippant avec toutes les oeuvres d’arts, les partys partout, les lumières, les outfits funky.

Tout d’un coup, on dirait qu’on est à Vegas. C’est moins notre vibe.

On se promène dans le déserts mais les partys sont moins notre vibe ce soir; plus en mode gros truc trash que fête intime sensuelle. On va à nos campements prefs pour danser, mais ce n’est pas là que ça se passe ce soir et la plupart sont fermés. On va se coucher.

Dimanche 30 août

On dort. Beaucoup de monde sont en train de partir à notre réveil. Il fait chaud. Les camps ne sont plus actifs, les gens sont en mode démontage.

On va à Main Camp parler avec la famille. On va récupérer le drône de Sim. On retourne se reposer au campement. On prépare la van pour le départ. On chill avec nos voisins avec qui on échange quelques cadeaux.

Une heure et demie avant le coucher du soleil, on part en vélo. On prend notre temps. On trippe. Le coucher de soleil est fou raide. On va voir la statue des amoureux. C’est impressionnant.

On se rend au temple pour le silent burn. On s’installe avec les autres en rond. Le feu prend silencieusement à 20:00 pile.

S’en suit un moment solennel, rempli de magie et d’émotions. Par hasard, la lune croissante est parfaitement alignée au-dessus du temple depuis notre angle.

Les flamme prennent de plus en plus intensément au centre, puis commence à sortir par le trou au centre du toît du temple où on vu la libellule se poser.

On pense à toutes les émotions qui y ont été vécues dans les derniers jours et qui se déchargent en fumé dans l’atmosphère, à tous les êtres chers salués et remerciés au ciel, à notre message pour mamie écrit sur le bois, au départ de mamie et à notre moment sur les bancs. Ça flamme intésemment. La chaleur du feu est intense. Le temple s’illumine puis s’effondre. Les flammes reprennent des forces.

Un voisin commence à jouer du violoncelle. Ça rend tout le monde autour de nous très ému, nous inclus.

Après plus d’une heure, le feu s’est calmé et on laisse la foule s’approcher. Un cercle se crée juste autour du feu. Les gens marchent, prient, dansent, chantent, rient, pleurent. C’est très intense. Des gens masqués font des rituels. La chaleur est intense. Le moment est vif et engourdissant.

On se retire très lentement, après un long moment autout du feu en silence, à être présent.

On va danser un fou dj set malade dans le milieu de nulle part de tribal electro. On danse longtemps pieds nus. Les gens dansent librement et tout le monde a beaucoup de plaisir.

Sur le retour, on passe par le camp de Mikey Mike, qui nous offre un cadeau magnifique : une montre artisanale qu’il a fabriqué. Il a remplacé le cadran par celui du burn et elle allume de toutes les couleurs. On se couche vers 3h am. La van est prête pour le départ.

Lundi 1er septembre

C’est l’heure de sortir du désert. On se lève à 4h du matin. On voit pleins d’autres gens qui partent. On se grouille. On est un peu traumatisé de l’attente pour entrer à BRC et on essaie d’améliorer l’expérience exodus.

S’en suit un road trip absolument fou à travers déserts, montagnes et forêts. On traverse quelques villages du wild wild wild west.

On s’arrête à des bains thermaux avec de l’eau chaude remplie de minéraux. On trippe sur notre plan, c’est tellement parfait pour nous qui ne nous sommes pas douchés depuis plus d’une semaine.

Bien sûr on est avec pleins d’autres burners ! Tout le monde tout nu et le party continue. Les gens nous font rire, mais on est aussi un peu désespérés d’être propres et au calme. Le bien que fait l’eau chaude minérale est indescriptible. Il y a une grosse piscine intérieure avec des douches et pleins de petits bains en roche à l’extérieur. On reste longtemps partout.

Notre plan original incluait de reprendre la route en début de soirée pour s’approcher de notre destination finale qui est encore loin. On cancel à la dernière seconde—Rose admet avoir un mauvais feeling et se sentir très fatigués. On décide de rester dormir. Ça met plus de pression pour la suite, mais le repos était nécessaire.

On sait que les prochains jours seront remplis de défis: Sim commence l’école, tout est sale dans la van, Rose a pris un peu de retard au travail…mais ce recul sur nos vies nous a fait tellement de bien qu’on se sent prêts à tout affronter, même un monde sans mamie. On a débloqué des chakras et on se sent sur une autre vibration. Ça se rapproche du bonheur absolu; celui qui est conditionnel à rien et qui provient de l’intérieur de nous-même. On se sent grandis, fatigués mais reposés, mais surtout choyés et inspirés.

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